Le concerto du Pierrot

L’album

Couverture de Le Concerto du Pierrot
« Par la musique emporté » de Pierre Lanteigne

Description

Le Concerto du Pierrot est l’œuvre magistrale de Normand Lemieux, faite à partir de plusieurs des compositions figurant sur États d’homme.

Le Pierrot est un personnage paradoxal. Selon certains, il est toujours gai; selon d’autres, il est toujours triste. Pour les uns, il est rêveur et naïf; pour les autres, c’est un être diabolique, démoniaque. Sa blancheur évoque tantôt la pureté, tantôt la mort.

Le Pierrot du concerto incarne la pureté et la candeur de l’enfant et de l’artiste véritable, épris de liberté, qui se consacre à son art au mépris de l’opinion publique et des idées reçues.

Extraits

Le Concerto du Pierrot sur Youtube

Pistes

Voici les trois mouvements de cette œuvre, que vous pouvez télécharger (le téléchargement de chaque mouvement peut prendre un certain temps).

Fichiers musicaux Ogg/Vorbis (haute qualité)

01. Premier mouvement – La tentation OU Le Pierrot capturé (22.4M)

02. Deuxième mouvement – L’expiation OU À la recherche de l’âme perdue (29.6M)

03. Troisième mouvement – La rédemption OU L’âme retrouvée OU Par la musique emporté (26.4M)

Fichiers musicaux mp3 (qualité moyenne)

01. Premier mouvement — La tentation OU Le Pierrot capturé (22.2M)

02. Deuxième mouvement — L’expiation OU À la recherche de l’âme perdue (29.7M)

03. Troisième mouvement — La rédemption OU L’âme retrouvée OU Par la musique emporté (26.6M)

  1. Premier mouvement — La tentation OU Le Pierrot capturé
    Le thème initial représente la naissance de l’enfant bientôt saluée par les cors. Il débouche sur les premières mesures du thème d’« Au clair de la lune », qui bientôt font place au thème du Pierrot. Le Pierrot observe l’enfant et exerce surlui une influence bénéfique. Sa mère (« Varna ») veille sur lui. Mais l’enfant grandira; il entrera dans le cirque du monde. Peu à peu, malgré la présence apisante de la mère, l’orchestre va s’approprier et défigurer le thème du Pierrot, comme le monde va confisquer l’âme du Pierrot (et celle de l’enfant) pour la mouler à son image. Le Pierrot a beau se débattre, à la fin du mouvement, il est entraîné dans le tourbillon des hommes. L’artiste perd son identité. L’enfant devient adolescent.
  2. Deuxième mouvement — L’expiation OU À la recherche de l’âme perdue
    Le Pierrot a perdu sa liberté. Il se sent seul et captif. L’adolescent se cherche. L’artiste ne s’appartient plus. D’entrée de jeu, le piano entame le thème de la spiritualité (« Navré Maria ») sur un fond de cordes dont les aigus expriment le déchirement. Apparaît le thème de la prêtresse (« Mauve ») suivi de « Navré Maria » esquissé d’abord aux cuivres, puis aux bois. Soudain, le Pierrot est secoué par un an appel des cors derrière lequel on entend les premières mesures de Marguerite, la muse qui l’aidera à retrouver son âme perdue. Le Pierrot reprend peu à peu ses sens. Le thème d’« Au clair de la lune » se profile dansune âme embrouillée et indécise. La prêtresse (« Mauve ») prend le Pierrot par la main et l’entraîne vers l’église du village, lieu de recueillement par excellence, à l’abri de l’influence des hommes. Le Pierrot hésite. La prêtresse le convainc d’entrer. Le Pierrot pénètre lentement dans l’enceinte sacrée. La thème de « Navré Maria » se fait de plus en plus présent. Le Pierrot est laissé seul; le piano est livré à lui-même, dépouillé de l’orchestre. Le Pierrot fera la rencontre de Dieu et de Satan. Il sera amèrement déçu par l’un et par l’autre. La muse (Marguerite) le rejoint. Long passage orchestral où tous les sentiments défilent. Le mouvement se termine par des cris de désespoir.
  3. Troisième mouvement — La rédemption OU L’âme retrouvée OU Par la musique emporté
    À la sortie de l’Église, le Pierrot se retrouve dans la foule (« Le vieux clocher »). Il lève les yeux vers le ciel menaçant. Derrière le clocher, surgit une forme insolite, un cerf-volant en forme de piano (« Le cerf-volant »). L’objetest retenu par un homme d’un âge certain, un colosse au visage empreint de sérénité, qui semble ne faire aucun cas du reste du monde. Le Pierrot est envoûté. Il redécouvre la liberté. À la vue de ce spectacle, il se laisse entraîner dans un monde issue de son imagination et de son passé (« Fantasia »). Le mouvement se colore d’une teinte orientale (évocation du berceau de la civilisation). Puis, enfin, le thème d’« Au clair de la lune », seulement esquissé dans les mouvements précédents, se déploie entièrement dans un long passage où les pizzicati des cordes et les xylophones annoncent le retour du thème du Pierrot. Les thèmes du « vieux clocher », du « cerf-volant » et d’« Au clair de la lune » s’entremêlent. Mais le thème de la Terre (« Si loin, si-près ») rappelle le Pierrot à la réalité. Le mouvement devient grave. Rythme lancinant des percussions. C’est le moment de vérité. Un combat se livre dans l’âme du Pierrot. Le thème de la liberté (« Le cerf-volant ») et le thème de la société (« Le vieux clocher ») se fondent. La liberté se détache un instant. mais elle sera bientôt occultée par les forces de la Terre, qui s’expriment dans toute leur crudité (« Si loin, si-près »). On croit un instant qu’elles ont triomphé. Mais, du magma sonore s’extirpe le thème du Pierrot, net et résolu. L’adolescent devenu homme et l’artiste ont trouvé leur voie. Le Pierrot s’empare du cerf-volant et monte sur le toit de l’église. Trois fois il s’élancera; trois fois il hésitera. Il s’envolera à la quatrième tentative. Le Pierrot est libre. L’homme est libre. L’artiste est libre. Libres, mais seuls.